La plupart des régions du monde sont soumises à un confinement ou à toutes sortes de restrictions. Cela fait partie des efforts déployés pour faire face à la crise sanitaire à laquelle le monde est confronté avec l’émergence du nouveau coronavirus, COVID-19.

Les héros et héroïnes qui mènent l’effort pour combattre et surmonter cette grave crise de notre ère sont nos personnels médicaux et nos dispensateurs de soin. Ils sont efficacement appuyés par nos scientifiques et nos travailleurs des biens et services essentiels. Ce sont les producteurs de denrées alimentaires, ceux impliqués dans la fourniture de l’eau et de l’électricité, de l’assainissement, des transports, les commerçants et les vendeurs, le personnel des finances, des médias et de la sécurité ainsi que tous ceux qui doivent se rendre au travail alors que d’autres travailleurs ont dû rester à la maison pour prévenir et contrôler la propagation du coronavirus. À l’occasion de la fête du travail, nous saluons tous ces travailleurs d’une manière particulière.

Le COVID-19 nous a rappelé, avec force, que la santé est un droit fondamental et un attribut dont nous devons tous jouir pour avoir une vie digne. Cette pandémie nous enseigne que nous devons donner la priorité au droit universel à la santé et le placer au cœur de la lutte des travailleurs. Rappelons-nous de la constitution de l’Organisation Mondiale de la Santé qui reconnaît la santé pour tous comme une condition fondamentale de la paix et de la sécurité dans le monde. COVID-19 enseigne clairement que nous avons besoin de la coopération de toutes les personnes et de tous les États pour assurer la sécurité sanitaire du monde et de ses habitants.

Mais le COVID-19 a également révélé certaines faiblesses majeures pour nous en Afrique. Nos États dépendants, les systèmes de protection sociale faibles, les niveaux élevés d’informalité, les centres urbains surpeuplés et congestionnés avec leurs logements de qualités médiocres, ont tous été exposés alors que l’Afrique luttait pour faire face à la crise sanitaire. En outre, une situation de chômage déjà difficile a été encore aggravée et exacerbée par l’impact économique du COVID-19. Des emplois ont été détruits ou gravement menacés dans les secteurs de l’hôtellerie et du tourisme, dans la restauration, les compagnies aériennes, les transports, l’éducation, le divertissement, les réparations et autres services. Des millions de travailleurs de l’économie informelle ont également perdu des revenus irremplaçables et ont subi un dénuement supplémentaire en raison des mesures de restriction nécessaires qui ont été imposées dans différents pays pour contenir le COVID-19.

Le 1er mai nous rappelle une fois de plus la place de la résilience et de la solidarité dans le sort réservé aux travailleurs. Nous devons riposter et nous tendre la main de façon solidaire afin de surmonter la crise qui nous frappe tous. Les syndicats doivent nouer des alliances au sein de nos pays, à travers nos régions en Afrique et avec tous les travailleurs du monde entier pour lutter pour la santé, l’emploi et la protection sociale pour tous.

Alors que le monde continue de se battre contre le COVID-19, les syndicats doivent rester cohérents dans la lutte pour protéger les emplois et les salaires pendant cette période. Les syndicats doivent également faire tout leur possible pour sécuriser les lieux de travail et faire en sorte que ceux qui doivent travailler le fassent en toute sécurité, que les travailleurs assimilent le bon message en se protégeant eux-mêmes, leurs familles et leurs collègues contre les infections. Lorsque des personnes sont infectées, nous devons veiller à ce qu’elles reçoivent un traitement.

Alors que nous nous battons dans la solidarité, nous appelons les syndicats africains à se rallier pour soulever les questions de l’économie informelle et pour garantir la reconnaissance de la contribution des travailleurs informels aux économies de nos pays. Les syndicats doivent travailler dur pour étendre leur organisation aux travailleurs informels et pour renforcer leur voix et leur représentation.

La crise à laquelle nous sommes confrontés avec le COVID-19 est un signal d’alarme qui nous offre également une opportunité. Les syndicats africains doivent se joindre aux autres travailleurs du monde pour exiger une plus grande responsabilité de nos gouvernements et pour un renouvellement du contrat social entre les gouvernements et les citoyens de nos pays. Nous devons pousser nos gouvernements à mieux faire pour regagner la confiance des populations en leur apportant des gains matériels grâce à la bonne gouvernance.

En Afrique, nos gouvernements doivent offrir de meilleures opportunités d’inclusion et de dialogue social dans la façon dont ils gèrent les affaires. En tant que syndicats, nous devons également renouveler notre engagement à organiser les travailleurs et à pousser les demandes légitimes de la population en accordant une attention méritée à une meilleure protection sanitaire et sociale, à l’emploi et à des revenus décents.

Alors que nous luttons contre le coronavirus et préparons la reprise de nos économies, nous exhortons les gouvernements africains à renforcer leur coopération et leur collaboration au sein des communautés économiques régionales et de l’Union Africaine. De notre côté, les syndicats africains doivent se tenir prêts et unis pour promouvoir les droits et les intérêts des travailleurs et de notre peuple de rester en vie et de reconstruire nos pays de manières nouvelles qui profiteront à tous.

Ensemble, nous vaincrons !

Kwasi Adu-Amankwah
Secrétaire général de la CSI-Afrique