Le Nigeria entre grève et conflit ethnique

Mots Clés : Nigéria

Au deuxième jour de la grève générale au Nigeria qui a paralysé le pays pour protester contre une brutale hausse du prix des carburants, des heurts entre manifestants et policiers ont fait plusieurs morts, dont un enfant de 9 ans et des dizaines de blessés. Ce qu’ont rapporté ces dernières heures plusieurs médias internationaux.

La tension est vive en ce moment au Nigeria avec des heurts violents à Kano (au nord du pays) où deux personnes ont été tuées par balles et une trentaine blessées, selon un responsable hospitalier. La police, dépassée par l’engagement des contestataires, a lancé des grenades lacrymogènes et tiré en l’air contre des milliers de manifestants qui tentaient d’envahir les bureaux du gouverneur de Kano. Les manifestants ont également tenté d’incendier le domicile du gouverneur de la Banque centrale du même Etat fédéré, Lamido Sanusi et mis le feu au bureau du chef de l’administration régionale.
A Lagos (capitale économique du Nigeria) où les rues étaient complètement vides à l’exception des manifestants, des jeunes ont bloqué un important axe routier en enflammant des pneus, jetant des pierres sur les policiers. A Abuja, la capitale fédérale, d’importantes manifestations ont également eu lieu, rassemblant des milliers de personnes. Le mot d’ordre de grève générale a été bien suivi dans le pays, informent les leaders syndicaux.

La grève générale et illimitée qui se poursuit au Nigeria est née de la décision du gouvernement de supprimer les subventions sur les produits pétroliers le 1er janvier dernier. Une mesure qui a entraîné une brusque hausse du prix de l’essence et qui affecte la plupart des Nigérians, tant pour les transports que pour l’alimentation des générateurs d’électricité. Premier producteur d’or noir en Afrique, le Nigeria fait face avec acuité à des coupures intempestives du courant électrique depuis plusieurs années.
Cette grogne sociale intervient sur fond de tensions politico-religieuses qui font craindre une escalade des violences entre musulmans et chrétiens qui peuplent à parts égales le Nigeria. Lundi dernier, des manifestants protestant contre la hausse des prix du carburant ont attaqué une mosquée de Benin City, dans le sud, et un bureau de change tenu par un musulman, faisant plusieurs blessés légers, selon la police.
Les violences interconfessionnelles qui secouent depuis plusieurs mois le Nigeria sont attribuées au groupe islamiste Boko Haram. Ses cibles se trouvent dans le nord du pays, surtout dans son fief de Borno, et dans la capitale, Abuja, majoritairement musulmane. Le Sud, chrétien, et Lagos sont épargnés par ces violences pour l’heure. S’ils devaient être touchés, les chrétiens nigérians qui dénoncent « un nettoyage ethnique » sans raison, ont promis de répliquer.

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