Message de la CSI-Afrique à l’occasion de la Journée de l’Afrique – édition 2013 : Donner un sens au Panafricanisme et à la Renaissance africaine

Mots Clés : Déclarations
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L’Organisation Régionale Africaine de la Confédération Syndicale Internationale (CSI-Afrique) félicite et salue l’Union Africaine et le peuple africain à l’occasion du 50ème anniversaire de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), qui s’est par la suite transformée en Union Africaine (UA).

Au moment où nous célébrons cet anniversaire, nous constatons également les dures réalités autour de nous qui montrent que le chemin de l’uhuru (indépendance) est encore long pour l’Afrique et les Africains. L’objectif de l’Union Africaine, qui est de promouvoir une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens, à l’intérieur et à l’extérieur, une Afrique qui représenterait une force dynamique sur la scène internationale, est, hélas, à ses débuts.

L’Afrique est un continent qui n’a pas développé ses potentialités plusieurs années après les indépendances. Les conflits sectaires et violents, qui conduisent parfois à la guerre ; les échecs du marché et des gouvernements ; l’effet dévastateur du VIH et du SIDA et le changement climatique ont tous contribué à saper notre développement.

La répartition des richesses, les questions identitaires, le chauvinisme ethnique et religieux, les résultats des élections sont quelques-uns des facteurs à l’origine des violentes crises. La montée du terrorisme dans certaines régions d’Afrique est une autre menace pour la sécurité que les dirigeants africains doivent s’engager à apprivoiser.

Pour travailler à la renaissance de l’Afrique, il faut que nous les Africains prenions notre destin en main pour changer notre sort. Nous appelons les dirigeants africains à s’engager dans des processus qui favorisent la mobilisation effective des personnes et des ressources pour la renaissance de l’Afrique.

La CSI-Afrique exhorte les gouvernements africains et l’Union Africaine à prêter attention et à entreprendre des actions pour concevoir et mettre en oeuvre un dispositif pratique et efficace de sécurité pour freiner l’insécurité, les conflits et les attaques violentes.

Sur le plan économique, la maigre part de l’Afrique dans l’économie mondiale (2%) doit changer si nous voulons atteindre la prospérité. Ce changement est possible si nous poursuivons une croissance économique diversifiée et axée sur l’industrialisation. Actuellement, les ressources minérales de l’Afrique sont exportées à l’état brut avec très peu ou pas de valeur ajoutée. Cela a contribué à la perte de nombreuses opportunités d’emploi et de devises étrangères. L’exportation de ressources minérales brutes, par exemple, implique une exportation massive d’emplois.

Le triptyque chômage, pauvreté et inégalités aggrave les difficultés et la misère parmi notre peuple. Des interventions directes de l’Etat dans les services sociaux seront par conséquent nécessaires pour épargner nos populations et nos communautés des difficultés et des souffrances. Nous exhortons les dirigeants africains à s’engager à développer des compétences et des ressources humaines en investissant dans l’éducation, dans la science et dans la technologie. Nous sommes conscients que ces investissements nécessiteront d’importantes dépenses. Néanmoins, une planification budgétaire prudente dénuée de toute perte, notamment de la corruption publique, permettrait d’atteindre notre objectif.

Nous exhortons nos gouvernements à s’engager à mettre en oeuvre réellement et de toute urgence les dispositions de la Déclaration de l’OIT sur le socle de protection sociale pour tous. Encore une fois, un financement effectif et une identification correcte des dispositions sociales dont le peuple a besoin pour améliorer son bien-être devront être convenus et mis en oeuvre.

Sur le plan politique, notre avis est que la démocratie est le seul jeu de la cité et ses règles doivent être équitables et permettre aux droits de l’homme et aux libertés publiques de s’épanouir en Afrique. Nous exhortons les politiciens et les partis politiques à abandonner la politique prédatrice marquée par une quête avide du pouvoir dans le seul but d’accéder aux trésors nationaux et d’acquérir des richesses personnelles au lieu de servir véritablement notre peuple.

Tout en continuant à oeuvrer pour que les élections et les transitions politiques soient libres, équitables et pacifiques, la CSI-Afrique lance un appel ferme à l’Union Africaine afin qu’elle aborde décisivement la question de la création d’une commission électorale continentale qui dirigera et supervisera les élections en Afrique. Une commission électorale africaine contribuera à éliminer la violence électorale, réduira considérablement le coût des élections nationales et promouvra davantage la paix et la stabilité sur le continent.

Nous demandons également que là où les droits sont violés, la justice prévale et que l’on rende des comptes. Les gouvernements doivent s’engager à mener des enquêtes, poursuivre et sanctionner les personnes coupables de violation des droits. C’est un moyen sûr de freiner l’impunité. Nous exhortons particulièrement les gouvernements africains à améliorer la sécurité des journalistes et des professionnels des médias.

Enfin, il faut de nouveaux dirigeants africains sincères et engagés. L’Afrique a besoin de dirigeants visionnaires et exemplaires. Nous demandons à nos dirigeants de faire de cette nécessité un devoir et de démontrer qu’ils sont engagés, responsables et réactifs. En conséquence, nos dirigeants ont la lourde charge de conduire le peuple africain dans le sens de la paix, du progrès et de la prospérité.
En avant la marche pour une Afrique émancipée !

Kwasi Adu-Amankwah

Secrétaire Général

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