COVID-19 - Réponse du Libéria

Libéria
Mots Clés : LA BATAILLE SYNDICALE CONTRE LE COVID-19 Bulletins d’Information Libéria

Le Libéria a subi deux grandes guerres civiles entre 1989 et 2003 qui ont tué plus de 400.000 personnes. Encore en état de fragilisé en raison de cette guerre, le pays a été frappé onze ans plus tard par l’épidémie du virus Ebola de 2014, qui a duré jusqu’en 2015. Un pays pauvre qui luttait pour se remettre de la dévastation des années précédentes et plongé dans d’énormes difficultés sociales et économiques, tel était la situation du Libéria lorsque que le Pays a été impacté par la COVID -19 qui est en voie de faire de nouveaux ravages.

Le premier cas de COVID-19 au Libéria a été confirmé le 16 mars. La personne infectée était un fonctionnaire du gouvernement rentrant de Suisse. Il a reconnu avoir violé les protocoles de filtrage, qui avaient été institués plus tôt, lors de son arrivée à l’aéroport international du pays. Le deuxième cas a été confirmé le 17 mars et la personne infectée était un proche du premier cas. Le troisième cas, impliquant également un voyageur de retour, a été confirmé le 20 mars. Suite à cela, le ministère de la Santé et des Affaires sociales a déclaré une urgence sanitaire nationale le 22 mars 2020.

Mesures gouvernementales pour lutter contre la pandémie
• Le président libérien George Weah a déclaré l’état d’urgence à l’échelle nationale le 8 avril 2020, avec confinement obligatoire dans plusieurs régions, dont la capitale, Monrovia, pour lutter contre la propagation du coronavirus. Le Sénat libérien a depuis approuvé une prolongation de l’état d’urgence dans tout le pays pour 90 jours afin de contrôler la propagation du coronavirus.
• Parmi les mesures immédiates adoptées, le Président a interdit l’entrée au Libéria de personnes originaires de pays où il y avait plus de 200 cas confirmés de COVID-19.
• Le gouvernement, en coordination avec les Nations Unies (ONU), les partenaires donateurs, le ministère de la Santé et l’Institut national de santé publique du Libéria (NPHIL) a mis en place le Plan national d’intervention multisectoriel (NMRP) pour le COVID-19.
• Le président a également nommé Mme Mary Broh pour agir en tant que coordinatrice nationale de la réponse du Comité exécutif sur les coronavirus (ECOC) au Libéria. Dans ce rôle, Mme Broh doit superviser un ensemble unique d’objectifs stratégiques nationaux pour vaincre la maladie des coronavirus.
• Le président a de nouveau nommé Finda Bundoo au poste de responsable de la conformité nationale, chargée de superviser l’allocation globale et le décaissement de la logistique et des ressources pour la réponse COVID-19. En consultation avec le coordonnateur national de la réponse, Mme Bundoo doit assurer la livraison en temps opportun des fournitures et matériels nécessaires pour le contrôle du COVID-19 dans le pays et en rendre compte.
• 200 traceurs de contact ont été recrutés, formés et déployés en urgence avec l’aide des Nations Unies. Ils sont chargés d’identifier ceux qui ont été en contact avec des personnes infectées et, en cas de symptômes, de les tester. Les traceurs de contact sont également chargés d’éduquer la communauté sur la façon de prévenir les infections.

Autres mesures
• Le pays a bénéficié d’un allégement du service de la dette du Fonds monétaire international (FMI) le 13 avril, afin de rendre disponible des fonds pour le pays dans sa lutte contre la pandémie.
• La fonction publique a été invitée à accorder un congé payé aux employés non essentiels ;
• Les institutions religieuses et les écoles ont été instamment priées de prendre des dispositions pour se laver les mains régulièrement pour la sécurité de tous ;
• Les chauffeurs de taxi moto ont été invités à prendre seulement 01 passager à la fois, et le taxi à prendre 02 passagers à l’arrière pour permettre aux passagers d’observer de distanciation sociale autant que possible.
Le gouvernement a annoncé la gratuité de l’approvisionnement en électricité et en eau, mais il n’est pas certain que les citoyens en aient encore profité.
Rôles et contribution des syndicats dans la lutte contre la pandémie
Le Congrès du travail du Libéria (LLC) s’est efforcé d’exiger certaines des mesures qui ont jusqu’à présent été mises en œuvre dans la lutte contre la pandémie. C’est la demande de la LLC qu’a été créer un groupe de travail COVID-19 dans le pays, qui a conduit à la nomination d’une doyenne, Mary Broh, en tant que coordinatrice nationale du comité susmentionné. C’est également le plaidoyer de la LLC qui a conduit à la création d’un comité de distribution de l’aide alimentaire présidé par l’honorable Wilson Tarpeh, ministre du commerce, assisté du ministre de l’agriculture avec le soutien du Secrétariat du Programme alimentaire mondial.
La LLC a participé activement aux délibérations du Conseil national tripartite qui a décidé qu’il n’y aurait pas de licenciements de travailleurs pendant cette période.
Le Conseil a décidé que les travailleurs non essentiels des secteurs public ou privé pourraient être renvoyés chez eux pendant les 90 premiers jours avec 50% de leur salaire, tandis que ceux qui se qualifiés comme travailleurs essentiels resteraient à leur emploi avec 100% de leur salaire.

La LLC a également plaidé pour que ceux de l’économie informelle dont le travail avait été gravement entravé par la mesure du couvre-feu, reçoivent un soutien pour les empêcher de tomber dans le dénuement.
L’organisation LLC, a également été impliquée dans des opérations de sensibilisation au respect des différentes mesures préventives annoncées par le ministère de la Santé, dans la distribution de l’aide alimentaire et d’autres actions de mise en œuvre du plan de réponse COVID 19.

Conclusion
A la date du 22 mai 2020, le nombre de cas confirmés au Libéria était de 249 cas, avec 136 guérisons et 24 décès. Cela montre une augmentation constante de la propagation de la maladie.
Comme dans d’autres pays africains, il est clair que le virus se propage toujours et n’a pas atteint son pic d’infection. Alors que l’Afrique et le reste du monde luttent pour trouver un remède aux nouveaux coronavirus, les syndicats doivent continuer de s’impliquer dans les efforts, pour contenir le virus et empêcher sa propagation et aussi pour garantir que les gens puissent gagner leur vie.

Pour les syndicats, cela nécessite de se focaliser sérieusement sur ce qui est important pour les travailleurs. En premier lieu, la question de la sécurité et de la santé au travail revêt une importance cruciale. Il s’agit de s’assurer que le monde du travail continue d’être le lieu où les travailleurs gagnent leur vie et non où, ils contracteront le virus mortel.

Étant donné que les pressions sur les économies et les besoins de survie ont conduit à l’assouplissement des restrictions et à la reprise du travail, le syndicat doit être en première ligne pour s’assurer que des tenues et des équipements de protection sont disponibles, et que le travail est organisé de manière à permettre la distanciation physique nécessaire pour empêcher transmission facile du virus.

Encore une fois, au Libéria comme dans de nombreuses régions d’Afrique, la pandémie de COVID-19 a révélé la faiblesse de notre tissu économique et social, en particulier la faiblesse et la quasi-absence de protection sociale pour la majorité de notre population. Nos syndicats doivent être plus déterminés à plaider et à faire campagne pour la protection sociale, pour des services publics de qualité et pour l’emploi. Nous ne pouvons le faire que si nous accordons l’attention nécessaire à l’unité des travailleurs et à leur fidèle représentation. De cette façon, nous pouvons pousser nos gouvernements à faire ce pour quoi ils sont élus, à savoir promulguer des politiques et des lois qui répondent aux besoins du développement et apportent des avantages matériels à la population.

pdf / LES RÉPONSES AFRICAINES FACE À LA CRISE SANITAIRE DU COVID-19 , LE RÔLE DES SYNDICATS (VOL 2)

Documents & Media Associés

Documents

Télécharger les Fichiers

Audios

Ecouter les Fichiers Audio

Photos

Cliquer pour agrandir et parcourir

La CSI AFRIQUE

PROFIL SYNDICAL DE L’EFFICACITÉ DU DÉVELOPPEMENT

L’outil TUDEP est un instrument d’apprentissage qui vise à soutenir les acteurs syndicaux du (…)

DÉPLIANT D’INTRODUCTION AUX ODD

Ce dépliant vise à présenter aux syndicalistes le Programme 2030, en mettant l’accent sur les (…)

OUTIL SUR LA CAPACITÉ ORGANISATIONNELLE DES SYNDICATS (outil-COS)

La présente note d’orientation présente le cadre COS ; elle passe en revue les étapes concrètes (…)