Nous avons été très choqués et déçus d’apprendre la nouvelle du massacre d’au moins 54 personnes, principalement des femmes et des enfants de l’ethnie Amhara, le dimanche 1er novembre 2020, dans une situation de violence ethno-nationaliste. Il semble que les victimes ont été traînées hors de leurs maisons et emmenées dans un complexe scolaire où elles ont été tuées, sans scrupules. Nous avons constaté avec inquiétude que cette attaque a eu lieu un jour après que l’armée éthiopienne se soit retirée de la région soudainement et sans explication.

Cette attaque vient s’ajouter à la longue liste de tueries où les membres des minorités ethniques sont délibérément pris pour cible. Par ailleurs, il convient de noter qu’il y a une montée des tensions ethnolinguistiques réprimées à l’époque des précédentes administrations éthiopiennes ; les relations au sein du système fédéral éthiopien, en particulier entre le gouvernement fédéral et les dirigeants tigréens et oromos, sont très tendues et se sont détériorées. Bien qu’elles soient [encore] gérables, ces tensions et divisions sont à l’origine des violences meurtrières qui se produisent depuis plusieurs mois dans des régions du pays qui comptent plus de 110 millions d’habitants.

La CSI-Afrique exprime sa sympathie et ses condoléances aux familles de toutes les victimes et souhaite à toutes les personnes blessées un rétablissement rapide et complet.

Nous demandons au gouvernement éthiopien d’enquêter sur le massacre et de traduire les auteurs en justice.

Nous appelons l’Union Africaine et la communauté internationale à prendre des mesures adéquates et vigoureuses visant à interpeller le gouvernement éthiopien et à apporter une assistance humanitaire et politique susceptible de ramener la situation à la normale et de remédier aux problèmes qui déclenchent et exacerbent l’insécurité et les conflits violents en Éthiopie.

Nous exprimons, au nom de tous les travailleurs africains, notre solidarité envers nos camarades éthiopiens.

Le Secrétaire général
Kwasi Adu-amankwah