L’Organisation Régionale Africaine de la Confédération Syndicale Internationale - CSI-Afrique (www.ituc-africa.org) se joint aux peuples africains pour commémorer la Journée africaine des droits de l’homme sous le thème "Les droits de l’homme et des peuples et la pandémie de COVID-19 : protéger les droits pour mieux reconstruire".
La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples est entrée en vigueur il y a 35ans, et les gouvernements africains se sont engagés le 21 octobre 1985 à respecter, promouvoir et protéger les droits de l’homme sur le continent. La CSI-Afrique s’associe à la commémoration de cet événement dans le cadre de sa détermination à oeuvrer pour garantir la jouissance des droits de l’homme sur le continent.
La crise mondiale de santé publique liée à la COVID-19 et la crise économique et sociale qui en découle ont mis en évidence la nécessité et l’importance de se concentrer sur la protection et la jouissance des droits de l’homme. Des millions de travailleurs sont en train de perdre leur emploi et leurs revenus, ce qui cause des difficultés intolérables à de nombreux ménages et communautés. Les femmes, les migrants et ceux qui travaillent dans l’économie informelle sont les plus touchés par les effets socio-économiques de la pandémie.
Nous avons vu la plupart des gouvernements africains prendre des mesures de santé publique nécessaires pour ralentir et réduire la propagation et l’infection de la COVID-19. Nous avons également constaté avec tristesse que les mesures de confinement ou les consignes de rester à la maison ont également réduit la liberté de mouvement, entravé la démocratie participative et contribué à l’augmentation de la violence domestique et sexiste et des cas de maladie mentale. De plus, nous avons également assisté, avec de vives inquiétudes, à des appels à une plus grande flexibilité dans la gestion des droits des travailleurs et à la libéralisation des normes du travail. Ces appels visent à utiliser la pandémie comme un prétexte pour miner les droits des travailleurs. Ces appels sont répressifs, inacceptables et seront combattus.
La CSI-Afrique soutient que le respect, la protection et la réalisation des droits civils et politiques, ainsi que des droits sociaux, économiques et culturels ont été établis comme base de la Charte africaine. Par conséquent, la CSI-Afrique est préoccupée par le fait que certains États africains sont en train de mener des politiques répressives et hostiles au mouvement syndical et d’adopter des règles restrictives sur l’exercice du droit de grève et de la liberté d’expression.
Plus que jamais, le respect des droits de l’homme, y compris les droits économiques et sociaux, les droits civils et politiques, est nécessaire pour répondre à cette crise sanitaire. Pour que cela soit possible, les États et les gouvernements africains doivent collaborer avec les syndicats, les employeurs et les organisations de la société civile pour établir et consolider un nouveau contrat social. Cela est nécessaire pour faire face aux profonds changements de notre société, remodeler les relations sociales, garantir la protection sociale pour tous et approfondir la justice sociale, tout cela dans le cadre des efforts visant à atteindre un développement et une paix équitables et durables en Afrique. La CSI-Afrique appelle toutes les parties prenantes à s’engager à réaliser ces objectifs. Engageons-nous pour mieux reconstruire !
Le Secrétaire Général
Kwasi Adu-Amankwah