La date du 23 septembre a été dédiée par la CSI et la CSI-Afrique comme la journée mondiale de solidarité avec les travailleurs du Zimbabwe. Partout dans le monde, le mouvement syndical et d’autres mouvements progressistes ont mené un certain nombre d’actions de dénonciation du gouvernement Zimbabwéen. Ils s’agissaient notamment de manifestations devant les ambassades du Zimbabwe, d’envoi de lettres de protestation au gouvernement du Zimbabwe et de campagnes sur les médias sociaux pour dénoncer les supplices que vivent les travailleurs zimbabwéens.
Depuis quelques années, le gouvernement du Zimbabwe intensifie sa répression contre les syndicats et les organisations de la société civile. Le président de la ZCTU, M. Peter Mutasa, a été mis sur la liste noire de la police. L’armée et la police ont confinés le pays le 31 juillet 2020 et ordonné aux gens de rester chez eux. Les manifestants qui sont sortis ont été arrêtés, détenus, intimidés et persécutés judiciairement, tandis que certaines des personnes soupçonnées d’avoir joué un rôle dans la mobilisation pour les actions de protestation ont été enlevées et torturées par les forces de sécurité pour avoir exercé leur droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques.
En outre, le Congrès des syndicats du Zimbabwe (ZCTU) a été qualifié d’organisation terroriste par le parti au pouvoir, le ZANU-PF. Le parti au pouvoir a également menacé les citoyens zimbabwéens et a interdit à la population de participer à des actions de protestation. Ces menaces font suite à l’annonce d’une action de protestation contre la corruption par le groupe « mouvement du 31 juillet » de M. Jacob Ngarivhume, un dirigeant de l’opposition.
La situation des droits humains et syndicaux au Zimbabwe est devenue critique et souvent, les dirigeants syndicaux sont menacés, enlevés de force, battus ou arrêtés. Les tentatives des travailleurs pour protester contre les actions, les politiques et les programmes du gouvernement qui nuisent ou menacent réellement le bien-être et le bien-être des travailleurs ont été perturbées.
Le gouvernement zimbabwéen a depuis perfectionné l’art du déni et du changement de blâme pour tenter de faire taire le peuple. Suite à ces infractions croissantes et inquiétantes de libertés civiles, le gouvernement a reçu des condamnations de plusieurs organisations et gouvernements, y compris la Commission de l’Union africaine pour sa répression contre les manifestants pacifiques.
Encore une fois, les travailleurs zimbabwéens sont les plus touchés par la mauvaise gouvernance, une chute de l’économie avec une inflation supérieure à 800%. Les travailleurs zimbabwéens qui gagnaient un salaire minimum d’environ 500 dollars par mois en 2018 gagnent désormais 30 dollars par mois. Cela faisait suite à l’introduction du dollar zimbabwéen sans valeur, mono-monnaie en juin 2019 sous prétexte qu’il était équivalent au dollar des États-Unis. Alors que le gouvernement a maintenant autorisé la plupart des biens et services à être facturés en dollars des États-Unis, les salaires restent fixés en dollars zimbabwéens sans valeur, aggravant ainsi le sort des travailleurs.
En cette période d’augmentation des cas de la COVID-19 au Zimbabwe, médecins et infirmières sont en grève depuis le 6 juin 2020 pour réclamer de meilleurs salaires et de meilleurs équipements de protection individuelle (EPP). Au lieu de répondre aux demandes légitimes de ces travailleurs qui ont été en première ligne dans la lutte contre la pandémie, malheureusement, ces agents de santé ont été harcelés, intimidés, arrêtés et détenus sur ordre de fonctionnaires de l’État. Les responsables des travailleurs de la santé font face à des accusations criminelles pour la grève, qui est une action collective légitime par les travailleurs lésés. Et le gouvernement, sous couvert de lois d’urgence de la COVID-19 promulguées, a depuis utilisé les lois pour réprimer les voix dissidentes, y compris celles qui ont révélé la corruption dans l’achat de kits d’essai de la COVID-19 et de médicaments vitaux et ceux qui exigent d’exercer le droit de manifester pacifiquement.
À la lumière de ce qui précède, la CSI-Afrique et la CSI ont appelé leurs affiliés et leurs partenaires internationaux à se tenir solidaires des travailleurs du Zimbabwe et à soutenir les demandes de la ZCTU au gouvernement zimbabwéen :
1. Mettre fin aux arrestations, enlèvements, intimidations, harcèlements, tortures et persécutions judiciaires des syndicalistes, de leurs familles et des organisations de la société civile et cesser de les qualifier de terroristes.
2. Respecter les droits de l’homme et l’État de droit et permettre aux citoyens d’exercer leurs droits à la liberté d’association, d’expression et de réunion pacifique, y compris le droit de grève.
3. Mettre pleinement en œuvre les recommandations de la Commission d’enquête de l’OIT de 2009.
4. Payer les travailleurs dans une devise à valeur qui tient compte du seuil de pauvreté.
5. Permettre à l’Union africaine, à la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et à l’Organisation internationale du Travail de faciliter la médiation et d’instaurer rapidement un dialogue national inclusif pour résoudre la crise socio-économique et politique au Zimbabwe.
Cette première édition de la Journée mondiale de solidarité avec les travailleurs zimbabwéens a été un grand succès car le monde entier a montré une participation active #Solidaritépourlestravailleurs zimbabwéens.