Monsieur le Président,
Je vous écris au nom de l’Organisation régionale africaine de la Confédération syndicale internationale, la CSI-Afrique (https://www.ituc-africa.org/) pour vous exprimer notre profonde préoccupation au sujet des récentes manifestations contre le projet de loi de finances 2024 et de la manière dont elles ont été gérées. Le droit de se réunir et d’exprimer des opinions sur les politiques gouvernementales est fondamental et doit être respecté, en particulier lorsque ces politiques affectent directement la vie des citoyens et de leurs communautés.
Monsieur le Président, nous prenons acte de votre affirmation selon laquelle les Kényans ont le droit de protester et d’exprimer leur point de vue sur diverses questions, y compris le projet de loi de finances 2024 qui suscite la controverse. Toutefois, il est important de souligner que les voix des manifestants doivent être entendues et qu’un gouvernement responsable doit agir en conséquence.
Les manifestations organisées par les jeunes contre les mesures fiscales proposées ont mis en évidence une forte opposition de la part du public. L’introduction de nouveaux prélèvements sur les produits de base et les charges financières supplémentaires proposées dans le projet de loi ont suscité de vives inquiétudes parmi les Kényans. Bien que nous comprenions la nécessité pour le gouvernement d’augmenter ses recettes, de combler le déficit budgétaire et de rembourser la dette, les augmentations d’impôts proposées sont considérées comme régressives et exacerberont le coût de la vie déjà élevé, ce qui affectera les personnes les plus vulnérables.
Monsieur le Président, les pertes tragiques en vies humaines et les nombreuses blessures subies au cours de ces manifestations sont extrêmement troublantes. Les rapports faisant état de l’utilisation de balles réelles, de violences et d’enlèvements de manifestants pacifiques par la police sont alarmants et inacceptables. De tels actes portent atteinte aux principes de la démocratie et de l’État de droit garantis par la constitution kenyane, qui garantit le droit de manifester pacifiquement.
Monsieur le Président, nous demandons instamment à votre gouvernement de prendre les mesures suivantes pour remédier à la situation :
Nous saluons la déclaration de la Présidente de la Cour suprême, Martha Koome, et sommes profondément préoccupés par les allégations d’enlèvement et de détention arbitraire de manifestants. Il est impératif que tous les acteurs respectent, défendent, promeuvent et appliquent les principes de la démocratie et de l’État de droit.
En conclusion, nous vous demandons, Monsieur le Président, de faire preuve de leadership en répondant aux préoccupations des citoyens, en veillant à ce que leurs droits soient protégés et en trouvant une solution pacifique et constructive à ce problème. L’avenir du Kenya dépend d’un gouvernement qui écoute son peuple et agit dans son intérêt.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, les assurances de ma considération distinguée,
Le Secrétaire Général de la CSI-Afrique
Akhator Joel Odigie