Le Madagascar est à l’honneur alors que le monde mène une lutte contre la pandémie du COVID-19. Il s’agit de son « invention acclamée d’un remède » contre le virus corona et du fait que le pays n’a encore enregistré aucun décès depuis le rapport de ses trois premiers cas le 20 mars 2020. Au 12 mai 2020, sur 5.000 ou à peu près personnes testées, le pays a enregistré 187 cas positifs avec 101 récupérations. 86 personnes ont été signalées comme cas actifs avec 1 cas grave.
Comme d’autres, le gouvernement et le peuple de Madagascar ont été actifs dans la lutte contre le COVID-19 et contribuent aux efforts pour trouver une solution. Le gouvernement a adopté plusieurs mesures pour contenir la propagation du virus en commençant par une déclaration d’état d’urgence sanitaire qui est entrée en vigueur le 19 mars 2020 suite à une suspicion d’entrée du virus au Madagascar. Les mesures et interventions du gouvernement ont été élaborées par un comité interministériel créé par le président pour faire face aux crises sanitaires. Ce Comité est présidé par le Premier Ministre de Madagascar et a pour membres un coordinateur national, des représentants du Ministère de la santé, du Ministère de la défense nationale, du Ministère de la communication et de la culture, du Ministère des transports et du Ministère du tourisme.
Les mesures adoptées jusqu’à présent comprennent :
1. La fermeture des frontières aériennes, routières et navales avec exemption du transport des aliments et des marchandises ainsi que des matériaux de construction après le couvre-feu instauré de 21 heures à 4h du matin
2. Le confinement partiel de 3 des 22 régions affectées par le coronavirus (Analamanga, Atsinanana et Haute Hatsiatra).
3. La révision des heures de travail. Les horaires de travail officiels des services publics ont été réduits à une demi-journée de 8h00 à 13h00.
4. La sensibilisation du public aux protocoles d’hygiène améliorés, y compris le port de masques, le lavage fréquent des mains, la distance sociale, d’un mètre entre les personnes en public, etc.
5. Le Gouvernement a également entrepris la distribution de masques gratuits au public.
6. La fourniture et distribution de denrées alimentaires et de produits essentiels, y compris du riz, du savon, de l’huile, des bougies, des bols, des pâtes, etc. aux personnes vulnérables.
7. La création de comités communautaires (connus sous le nom de LOHARANO) dans les quartiers pour assurer la bonne conduite et le contrôle de la distribution des biens et équipements donnés par l’État.
8. La distribution d’argent aux secteurs les plus touchés tels que les chauffeurs des transports publics (bus), des taxis urbains, les professionnel(le)s du sexe, etc.
9. La distribution de Tambavy Covid-Organics à toute la population malgache. Covid-Organics est une boisson à base de plantes développée par l’Institut malgache de recherche appliquée (IMRA) et une solution pour guérir et prévenir le COVID-19.
10. Dons de la boisson Covid-Organics aux pays africains (Guinée Bissau, Côte d’Ivoire et Tanzanie).
Rôle des syndicats dans la lutte contre le COVID-19
Les rapports indiquent qu’il y a eu initialement des problèmes de non-paiement de salaires et de licenciement de travailleurs dans un certain nombre d’entreprises. Cependant, le ministre du Travail et le président de la République sont intervenus suite aux demandes des syndicats de Madagascar. Un certain nombre d’employés licenciés ont été réintégrés et leurs arriérés de salaires payés. Par ailleurs, un accord a été conclu pour que les entreprises textiles de la zone franche comme AQUARELLE bénéficient des contrats de fabrication de masques et accessoires ainsi que de gels hydro-alcooliques.
Cependant, il semble toujours que les employeurs du privé restent les seuls à prendre des décisions et à adopter des mesures qui ont un impact sur l’emploi de leurs travailleurs. Il y a donc des rapports continus de pertes d’emplois dans certaines entreprises privées.
Les syndicats ont été jusqu’à présent actifs dans la défense des droits des travailleurs et de contribuer à la bonne mise en œuvre des mesures prises par le gouvernement dans la lutte contre la pandémie. Les syndicats doivent cependant intensifier leur activisme. Il serait utile que les différentes centrales nationales collaborent plus étroitement à l’élaboration d’une stratégie commune pour mobiliser les employeurs et le gouvernement. Cela peut contribuer à la protection des droits des travailleurs pendant cette période et également aider les syndicats à obtenir une voix plus forte dans les efforts de relance nationale au lendemain de la pandémie.
Conclusion
L’approche et les mesures adoptées par le gouvernement malgache dans la lutte contre le COVID-19 paraissent globalement progressistes et semblent avoir été efficaces pour contenir la propagation du virus. Il convient de noter que le pays n’a jusqu’à présent enregistré aucun décès depuis le début de la maladie.
La question dans la plupart des esprits est de savoir si cela peut être attribué à la « phytothérapie légendaire » propagée par le gouvernement malgache et ses citoyens. La phytothérapie n’a pas encore été testée et approuvée par l’Organisation Mondiale de la Santé et les autres institutions compétentes.
Un certain nombre de pays africains ont cependant pris les devants en commandant le médicament pour utilisation. Il s’agit de la Guinée équatoriale, du Libéria, du Tchad, de la Guinée-Bissau, de la République démocratique du Congo, des Comores et de la Tanzanie.
Le 7 mai, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a conseillé au gouvernement de Malgache de soumettre le produit à un essai clinique et s’est engagée à collaborer avec eux. Dans une conférence de presse conjointe avec le Forum économique mondial, le Directeur régional pour l’Afrique, Matshidiso Moeti, a mis en garde et conseillé les pays contre l’adoption d’un produit qui n’a pas subi des essais cliniques sur l’innocuité et l’efficacité.
Pendant ce temps, l’Afrique du Sud a également avancé des discussions en vue de soutenir ses pairs africains avec les ressources nécessaires et l’expertise scientifique pour faire des textes suite à un appel du gouvernement de Malgache, qui a demandé de l’aide à la recherche scientifique. Le ministre de la Santé Zweli Mkhize a, cependant, souligné que l’Afrique du Sud ne s’impliquera que dans l’analyse scientifique de l’herbe. De toute évidence, un résultat positif des essais cliniques et l’approbation conséquente de la phytothérapie seraient non seulement une victoire pour le Madagascar mais aussi pour l’Afrique et le monde dans son ensemble.