Les manifestations d’eSwatini qui ont commencé le 25 juin ont été déclenchées par des militants pro-démocratie à la suite du meurtre d’un étudiant universitaire au mois de mai par les forces de police. Ce n’était pas un incident isolé. Les exécutions extrajudiciaires sont devenues monnaie courante, tolérées par les autorités.

Pour cette raison, COSATU a présenté un plan d’action pour la semaine du 6 au 10 septembre 2021. Cette semaine coïncide avec le jour au cours duquel les élites d’Eswatini célèbrent le « Jour de l’indépendance ». Mais les militants du monde entier l’ont reconnu comme la semaine mondiale d’action au Swaziland (GWoAS).

Par ces actions, le COSATU a voulu condamner la normalisation de la force brutale par la police d’État contre les civils non armés d’eSwatini. « Nous sommes totalement indignés par les plus de 74 vies perdues, plusieurs centaines de blessés et plus de 700 emprisonnés pour avoir défendu la démocratie, en seulement 3 mois » a déclaré la camarade Zanele Matebula.

Le COSATU a toujours été solidaire du peuple du Swaziland, étant avec eux dans les tranchées quand ce n’était pas à la mode. Au début, il a été allégué que le COSATU ne parle au nom de personne au Swaziland, même s’il est invité par les forces progressistes et les travailleurs à offrir leur solidarité. Les événements récents n’ont fait que confirmer la vérité selon laquelle le peuple du Swaziland réclame depuis longtemps la démocratie et la justice. « Nous ne pouvons qu’affirmer qu’une contribution cohérente et humble a servi à inspirer le peuple à rejeter avec confiance l’oppression, la violence systémique et l’abus de pouvoir, prenant ainsi la lutte en main… C’est la semaine que nous marquons pour exposer la cruauté et les disparités sociales affectant les Swazis ordinaires. La GWoAS a vu le jour en 2010 grâce à la Swaziland Democracy Campaign (SDC), un concept de COSATU et de ses affiliés, travaillant avec des forces progressistes du Swaziland, d’Afrique du Sud et d’autres parties du monde qui soutiennent la lutte du peuple swazi. » avons-nous noté dans la déclaration du COSATU.

À travers la campagne GWoAS, COSATU a cherché à faire avancer le travail laissé par les géants déchus de la lutte swazie, tels Mario Masuku, Jan Sithole et d’autres qui sont morts en exigeant la démocratie et le pouvoir du peuple ; la levée des partis politiques, la libération de tous les prisonniers politiques, vers un dialogue politique inclusif, une autorité de transition et une nouvelle constitution démocratique pour le pays. « Depuis le début du dernier soulèvement eSwatini en juin 2021, nous avons été horrifiés par la quantité de preuves réelles, à travers des vidéos et des témoignages personnels de personnes blessées et assassinées par la police d’État et les forces militaires commandées par Mswati. » a ajouté la camarade Zanele .

La Semaine mondiale d’action pour la démocratie au Swaziland est une campagne mondiale annuelle au cours de laquelle tous les Swazis et internationaux épris de droits de l’homme et de démocratie attirent l’attention et critiquent la prétendue indépendance du Swaziland, la dernière monarchie absolue au monde. Peu de gens savent qu’au Swaziland la constitution relève du roi qui a toujours le pouvoir de gouverner par décret.

L’absence totale de démocratie, de respect des droits humains fondamentaux, de bonne gouvernance et d’état de droit a continué de définir le visage de la politique swazie au cours des 41 dernières années douloureuses. Il y a un taux de pauvreté de 63% et un taux de chômage de 52% couplés à une fracture économique profondément enracinée entre les quelques riches crasseux, royalement connectés et les roturiers impuissants, qui s’est élargi à des niveaux de rupture de crâne ces derniers temps. La menace imminente de la perte de plus de 20 000 emplois dans le textile en raison du mépris du gouvernement de sa majesté, promet d’exacerber cette situation désastreuse à des niveaux sans précédent dans l’histoire de cette grande nation.

La Semaine mondiale d’action organisée par le COSATU était composée de réunions/pétitions, de séminaires virtuels, de blocages de Boarder et de rassemblements.

Rappelons que les revendications du mouvement syndical eSwatini sont les suivantes :

• La fin de l’intimidation continue, des menaces d’arrestation, des raids et des passages à tabac brutaux des militants pro-démocratie par tous les agents du gouvernement.
• La libération de tous les manifestants détenus par l’armée et la police.
• Une enquête indépendante, supervisée par l’ONU, sur les violences, les meurtres et les détentions.
• La levée de l’interdiction des partis politiques comme première étape vers un règlement politique négocié.
• Un engagement formel signé par le gouvernement à un processus de réforme politique négocié avec les syndicats d’eSwatini, la société civile et les partis politiques