Plus de 60 délégués syndicaux de toute l’Afrique sont réunis du 12 au 14 février sur l’initiative du Bureau des Activités des travailleurs de l’OIT (ACTRAV) et de la Confédération norvégienne des Syndicats dans le cadre d’une conférence régionale de trois jours sur le thème : L’agenda de développement mondial, le travail décent et la justice sociale : des défis du mouvement syndical africain.
Cette conférence se tient à un moment où le monde traverse des moments très difficiles. Face à des prévisions économiques incertaines, peu d’emplois sont créés, ce qui entraîne le chômage chez bon nombre de jeunes. D’après les remarques de la Directrice d’ACTRAV, Maria Helena Andre, au cours de la séance d’ouverture de la conférence ce matin, la classe ouvrière est très touchée par une économie énormément axée sur l’informel, la discrimination à l’égard des femmes, des travailleurs migrants, des jeunes et des handicapés. A cela s’ajoute la corruption qui est en hausse un peu partout dans le monde. Selon elle, les syndicats ne doivent pas accepter cette situation. Il est par conséquent nécessaire que les syndicats façonnent l’agenda de développement sur la base d’une démocratie de qualité qui doit, à son tour, être axée sur des institutions de haut niveau.
Selon le Secrétaire général de la CSI-Afrique, Kwasi Adu-Amankwa, le paradoxe du continent africain, un continent très riche mais également le continent le plus appauvri avec des niveaux élevés d’inégalités, nécessite certainement un moment d’autoréflexion et de réflexion constructive sur les moyens de lutter contre l’injustice criarde en Afrique. A son avis, la réunion est une opportunité précieuse donnée aux organisations syndicales pour évaluer leur passé historique et déterminer l’avenir du mouvement ouvrier. Pour lui, le défi des syndicats aujourd’hui est la nécessité de se lever comme une véritable force influente et puissante à l’instar des syndicats de la période qui avait précédé les indépendances en Afrique.
Parmi les thèmes à débattre pendant les trois jours, il y a :
– L’organisation pour un renouveau syndical en Afrique
– Faire face aux violations des droits syndicaux en Afrique et au-delà
– La politique des ressources naturelles, le commerce et la politique industrielle en Afrique
– Le rôle des syndicats dans l’agenda de développement post-2015
– Promouvoir le travail décent au profit des Africains
– La réponse du mouvement ouvrier au VIH et SIDA : les défis et les opportunités
– Vers une nouvelle ère de justice sociale en Afrique
– La gouvernance de la migration de la main-d’œuvre et la protection des travailleurs migrants
– Les processus d’unification syndicale sur le continent
Les délégués à la conférence comprennent des responsables syndicaux de cinquante-deux pays africains. Sont également présents les organisations syndicales régionales, la CSI-Afrique et l’OUSA, les organisations sous-régionales, EATUC et SATUCC ainsi qu’un nombre considérable d’observateurs et d’amis des Fédérations syndicales internationales, de l’Association des employeurs et d’amis de la Confédération norvégienne des syndicats.