Face à la recrudescence des violations des droits humains et syndicaux dans le Royaume d’Eswatini, la CSI-Afrique et la CSI ont organisée une journée d’action pour les travailleurs du pays. Cette journée dédiée aux actions de solidarité à l’endroit des travailleurs et travailleuses de l’Eswatini a été suivie un peu partout dans le monde.
Des actions qui allaient des manifestations devant les ambassades de Eswatini, ou des lieux stratégiques en Afrique du Sud, des lettres de protestations au Malawi et au Zimbabwe, des conférences de presses en Côte d’ivoire et des campagnes sur les réseaux sociaux dans les quatre coins du Monde ont meublés cette journée pour demander une cessation des de la culture de l’impunité dans le royaume.
Rappelons que la répression policière des manifestants qui réclamaient la démocratie et des salaires décents a coûté la vie à plus de 80 personnes. De plus, des dirigeants syndicaux sont contraints à s’exiler ; les rassemblements et les actions de protestation syndicale sont interdits, en dépit d’une ordonnance du tribunal exigeant du gouvernement la levée de cette interdiction.
De plus le meurtre brutal de Thulani Maseko, avocat spécialisé dans la défense des droits de l’homme et des syndicats, n’est qu’une illustration de la situation qui prévaut à Eswatini. Ce meurtre a été condamné par la Commission des droits de l’homme des Nations unies, l’Union africaine, la SADC, la CSI et la CSI-Afrique mais rien n’y fait.
Hier donc l’ensemble du monde syndical africain et internationale a mené des actions solidaires pour exiger la fin des violations des droits humains et syndicaux en Eswatini. Les syndicats ont également demandé au gouvernement d’engager un dialogue avec toutes les parties prenantes, et qu’une enquête indépendante soit menée sur l’assassinat des défenseurs des droits de l’homme et des syndicalistes.
Autrefois appelée Swaziland, le royaume d’Eswatini reste à ce jour la dernière Monarchie absolue d’Afrique de faits depuis 1973. Le royaume se caractérise par un taux de chômage avec les deux tiers des habitants qui vivent en effet sous le seuil de pauvreté.
En 2021, Eswatini a été secoué par des vagues de manifestations dans un contexte de détérioration drastique de la situation des droits humains et d’absence de réformes politiques. Les autorités ont réagi en interdisant les manifestations et en déployant des policiers et des soldats, qui ont tiré sur les manifestants sans discernement avec des balles réelles.
