L’Organisation régionale africaine de la Confédération syndicale internationale (www.ituc-africa.org) condamne le coup d’Etat militaire au Gabon et rappelle que la prise de pouvoir par les militaires ne résout pas les problèmes politiques liés à des élections contestées. L’annonce par des militaires, le 30 août, de la "fin du régime en place" vise directement le Président sortant Ali Bongo et compromet le processus démocratique.
La CSI-Afrique croit [fermement] aux principes de la démocratie multipartite et de la participation active des citoyens, conditions de base d’un développement national pacifique et ouvert à tous, sur l’ensemble du continent africain, et demande aux autorités militaires de prendre des mesures immédiates visant à ramener le pays sur la voie de la démocratie constitutionnelle.
Les travailleurs et les citoyens africains sont par ailleurs consternés par la recrudescence des rapports faisant état d’élections truquées, qui tendent à créer des conditions propices au mécontentement des électeurs et à l’instabilité politique.
Nous sommes également préoccupés par les manipulations des constitutions nationales, qui permettent aux dirigeants en place de prolonger leur mandat, au mépris de la volonté démocratique du peuple.
La frustration, la colère et la désillusion croissantes des populations témoignent de l’effet cumulatif de ces défis à la gouvernance démocratique en Afrique. La plupart des citoyens sont en train de perdre foi en la démocratie considérée pourtant comme un moyen indispensable de garantir et d’améliorer leur bien-être, leur qualité de vie et leur sécurité.
Le coup d’État au Gabon souligne la nécessité pour l’Union africaine de convoquer au plus vite une assemblée solennelle et ouverte à tous, où les dirigeants africains pourront discuter ouvertement de l’état de la démocratie sur notre continent. Cette assemblée devrait avoir le courage d’explorer les modalités selon lesquelles l’Afrique peut établir et mettre en œuvre efficacement un contrat social au service des intérêts de l’ensemble de ses citoyens.
Fait à Lomé le 03 septembre 2023
Le Secrétaire Général
Kwasi Adu-Amankwah