Les effets persistants de la pandémie de la COVID-19 ont ébranlé les économies mondiales, perturbant les chaînes d’approvisionnement et intensifiant les vulnérabilités. Le conflit en Ukraine a encore perturbé les chaînes d’approvisionnement essentielles, jetant une ombre sur la disponibilité de biens clés tels que les denrées alimentaires, le carburant et les intrants agricoles. Parallèlement, les hausses de taux d’intérêt ont catalysé une crise de la dette des pays en développement, faisant planer le spectre de défauts de paiement et d’une stagnation économique prolongée dans de nombreux pays.

"Sans aucun doute, l’un des défis importants et l’une des priorités de développement sur notre continent aujourd’hui est la viabilité de la dette souveraine et la question plus large du financement du développement", a déclaré le camarade Kwasi Adu-Amankwah, secrétaire général de la CSI-Afrique, dans son allocution d’ouverture.

Au cœur de cet atelier se trouve la conviction que les voix des syndicats sont essentielles pour élaborer des solutions durables à la crise croissante de la dette. En tant que défenseurs des intérêts des travailleurs dans les dialogues politiques avec les gouvernements et les employeurs, les syndicats ont la capacité d’influencer les décisions économiques par le biais d’actions collectives. Les conséquences de l’endettement croissant sont ressenties de manière aiguë par les travailleurs, car les mesures d’austérité imposées par les gouvernements érodent le pouvoir de négociation collective, restreignent les droits des travailleurs, font baisser les salaires et sapent les services publics, la protection sociale et les filets de sécurité.

L’atelier vise à renforcer la voix des syndicats africains dans la résolution des problèmes liés à la dette souveraine. En mettant l’accent sur l’amélioration des connaissances, la collaboration et la planification stratégique, les participants se plongeront dans une série de discussions thématiques, notamment :
– La dette souveraine dans le contexte actuel : Une analyse complète de l’évolution du paysage de la dette souveraine et de ses implications pour les travailleurs et les économies en Afrique.
– La politique de la dette : une exploration des dynamiques politiques qui influencent la gestion de la dette souveraine et les processus de négociation.
– L’impact sur les travailleurs et les réponses syndicales : Partageant les expériences des syndicats africains, cette session souligne les effets de la dette souveraine durable sur les travailleurs et élucide les réponses des syndicats.
– S’engager avec les principales parties prenantes : Cette session explore les stratégies pour construire des alliances avec des acteurs cruciaux dans les discussions sur la dette souveraine, y compris les agences internationales et les organisations de la société civile.
– Stratégies pour les syndicats : Ce segment se concentre sur la formulation de stratégies efficaces permettant aux syndicats d’influencer les politiques et les décisions liées à la dette.
Une caractéristique essentielle de cet atelier est l’accent mis sur la collaboration et l’action prospective. Reconnaissant la nécessité d’une approche cohérente de la dette souveraine, les participants exploreront les possibilités d’améliorer la coordination aux niveaux national, régional et international.

Pour la CSI-Afrique en particulier, les conclusions de cet atelier aideront le mouvement syndical africain dans sa campagne sur la dette souveraine africaine que nous lancerons en marge du 5ème Congrès de la CSI-Afrique en novembre à Nairobi, au Kenya.
"J’espère également que nos partenaires, en particulier la FES et la Commission de l’Union africaine, seront mobilisés et prêts comme toujours à accompagner le mouvement syndical dans ce processus pour une transformation décisive de la gestion et de la gouvernance de la dette en faveur du développement de l’Afrique ". A ajouté le camarade Kwasi.

En renforçant la sensibilisation, en encourageant la collaboration et en dotant les syndicats de stratégies efficaces, cette rencontre représente une étape cruciale dans la sauvegarde des droits et des moyens de subsistance des travailleurs face à la complexité croissante de l’économie.