Tunisie : La CSI-Afrique proteste contre la décision injuste de retenir les salaires des enseignants et d’expulser les directeurs et appelle à un véritable dialogue pour sortir de l’impasse industrielle.

Mots Clés : Bulletins d’Information Droits humains & syndicaux Tunisie

Au cours des deux dernières années, la Tunisie, berceau du printemps arabe, a connu une période tumultueuse alors qu’elle naviguait sur son chemin à travers une transition démocratique délicate. Malheureusement, les événements récents ont jeté une ombre sur ces progrès, avec les actions injustes et répressives du ministère de l’Éducation contre les enseignants et les directeurs qui ont participé à une grève sanctionnée par la loi. La CSI-Afrique a exprimé sa préoccupation et sa déception face à ces mesures, qui non seulement violent les droits du travail, mais menacent également l’essence même de la démocratie et de la liberté en Tunisie.

Dans une lettre adressée au Premier ministre tunisien, la CSI-Afrique a protesté contre la décision de retenir les salaires de 17 000 enseignants et d’expulser 350 directeurs d’école en réponse à leur participation légitime à une grève. Cette action de représailles du ministre de l’Éducation est un affront au droit fondamental à la liberté d’association et à la négociation collective, principes inscrits dans les instruments juridiques nationaux et internationaux.
L’article 37 de la Constitution tunisienne déclare sans équivoque que les syndicats se constituent librement et doivent défendre les intérêts des travailleurs qu’ils représentent. En retenant les salaires et en interdisant aux éducateurs d’exercer leurs droits légitimes, le gouvernement tunisien trahit son devoir de défendre les principes démocratiques et les droits du travail, signalant une régression troublante dans sa transition démocratique.

Dans toute société démocratique, le dialogue et la négociation sont des outils essentiels pour résoudre les différends et traiter les griefs. Plutôt que d’engager une conversation significative et constructive avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) pour résoudre l’impasse industrielle, le gouvernement a eu recours à des mesures autoritaires, qui peuvent exacerber la crise et entraîner des conséquences néfastes pour les apprenants des écoles touchées.

L’Organisation internationale du travail (OIT) a fermement défendu la liberté d’association et la négociation collective en tant que droits inaliénables pour les travailleurs du monde entier. En tant qu’État membre de l’OIT, la Tunisie est légalement tenue de respecter ces principes cardinaux. Les mesures prises par le ministère de l’Éducation violent directement les conventions 87, 98, 135 de l’OIT et la recommandation n° 143 de l’OIT sur les représentants des travailleurs.

En refusant aux enseignants et aux directeurs le droit de négocier collectivement et d’exprimer leurs griefs par le biais d’un retrait légal du travail, le gouvernement tunisien a ignoré ses engagements internationaux en matière de respect des droits des travailleurs et des libertés fondamentales.

En outre, la CSI-Afrique se tient fermement aux côtés de son affiliée, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), pour condamner ces actions répressives du gouvernement et exhorte les autorités tunisiennes à reconsidérer leurs décisions et à engager un véritable dialogue avec l’UGTT pour trouver une solution pacifique et juste au conflit du travail.

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